Une tempête est un phénomène météorologique impactant une vaste surface. Elle se caractérise par des vents forts proches de 100km/h. Au-delà de 118km/h, sur l’échelle de Beaufort, on parle d’ouragan. En réalité, on distingue la vitesse du vent moyen pendant la tempête de celle des rafales qui peuvent avoir des vitesses 2 fois supérieures.
Figure 1: L’échelle de Beaufort
Description du phénomène
Les tempêtes sont relativement fréquentes en France, surtout l’hiver. Un exemple : depuis 1958, la ville de La Rochelle a connu 343 jours de tempête, 94 jours de tempêtes violentes et 28 jours de vents supérieurs à 118 km/h. De nombreuses tempêtes dépassent en effet les 118 km/h, comme celle de 1999, dont les vents ont atteint 194km/h à Royan.
Les tempêtes que nous connaissons en France naissent en général dans les mers et océans entre 45° et 65° de latitude. Elles viennent généralement de l’Atlantique, mais peuvent aussi venir de la Méditerranée. Elles naissent lors d’une dépression, occasionnée par de grandes différences de températures entre les régions polaires et les tropiques. Les nuages se gorgent d’eau et se déversent le plus souvent sur les littoraux. Néanmoins les fortes tempêtes peuvent traverser de grands espaces terrestres. La tempête Xynthia, en septembre 2010, a ainsi traversé d’ouest en est la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Les tempêtes se caractérisent par une trajectoire d’ouest en est. Plus elles avancent dans les terres, plus le relief les ralentit. Attention cependant lorsqu’elles approchent des massifs montagneux, les vents se renforcent. Avec les vents, les tempêtes apportent des pluies intenses.
Figure 2: Parcours de la tempête Xynthia
Les conséquences
Ces vents et pluies engendrent des submersions marines, des inondations, l’érosion des littoraux, la destruction des zones agricoles et des zones urbaines ou la destruction des forêts. En France, la tempête de 1999 a arraché 140 millions de m³ de bois, soit l’équivalent de 3 années de consommation. En Normandie cette tempête a renversé 1/3 des forêts de l’ONF.
Le vent pousse les embruns sur de longues distances dans les terres (environ 50km). L’énergie des vents emporte panneaux, tuiles, cheminées, mobilier de jardin, arbres…. Sur les côtes, les bateaux sont brisés par la forte houle. Les masses d’eau déplacées causent la rupture des digues. Ces conséquences en chaîne provoquent également des dommages dans les zones d’activité et zones industrielles. La tempête de 1999 a ainsi provoqué la rupture d’une digue dans l’arrondissement de Blaye, inondant le site nucléaire de Braud-et-Saint-Louis, et provoquant un incident de niveau 2.
Figure 3: Le mécanisme de l’inondation de décembre 1999 au niveau de la centrale de Blayais
Source : Salomon Jean-Noël. L’inondation dans la basse vallée de la Garonne et l’estuaire de la Gironde lors de la « tempête du siècle » (27-28 décembre 1999) / Flooding in the Garonne valley and the Gironde estuary caused by the « storm of the century » (27-28 December 1999). In: Géomorphologie : relief, processus, environnement, Avril-juin, vol. 8, n°2. pp. 127-134; doi : https://doi.org/10.3406/morfo.2002.1134 https://www.persee.fr/doc/morfo_1266-5304_2002_num_8_2_1134
Sur le plan humain les tempêtes font de nombreuses victimes. La tempête Xynthia, en février 2010, a causé la mort de 47 personnes, notamment à causes des inondations engendrées.
Le plus dangereux pour l’humain n’est pas tant le vent, mais ce qu’il déplace. En effet, lors d’une tempête les objets (branches, troncs, panneaux, tuiles, trampolines dans les jardins…) se cassent, sont soulevés et volent, risquant de blesser, voire de tuer, les personnes qui se trouvent sur leur trajectoire.
Quel est l’impact du changement climatique sur les tempêtes ?
Le changement climatique provoque une augmentation du nombre de ces événements et les enjeux exposés sont plus nombreux. Ceci augmente les dégâts. Ce dérèglement climatique est particulièrement observable dans le Golfe du Lion depuis le XXème siècle, où l’intensité des vents et la fréquence des pics de vent ont augmenté, faisant reculer le trait de côte en moyenne de 100m vers l’intérieur des terres.
Figure 4: Fréquence annuelle (en %) des vents de 90°-180° (a) de 1961 à 2002 à Cap Couronne, (b et c) de 1949 à 2002 à Sète et à Port-Vendres
Source : Albin Ullmann, « Changement climatique et évolution des tempêtes dans le Golfe du Lion : approche par intégration d’échelles spatio-temporelles », Cybergeo : European Journal of Geography [En ligne], Environnement, Nature, Paysage, document 441, mis en ligne le 18 mars 2009, consulté le 14 avril 2021. URL : http://journals.openedition.org/cybergeo/22013 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cybergeo.22013
Les moyens de protection :
Mises à part les digues sur le littoral, il n’existe pas de moyens de protection contre les tempêtes. Or ces digues nécessitent de l’entretien, et de nombreuses digues en France sont à rénover. Il faut donc rester vigilant.
Les consignes à suivre :
A l’annonce de l’événement
- Les tempêtes sont annoncées par Météo France. Vous serez informés par une vigilance jaune, orange ou rouge plusieurs heures à l’avance, par les radios locales (France bleu, France info et France Inter). Vous pouvez également consulter le site de Météo France.
- Rentrez les objets susceptibles d’être emportés : mobilier de jardin, trampoline etc.
Lors de l’événement
- Eloignez-vous des rivages (océan, mer ou lac), des arbres, des toitures ou de tout objet susceptible de s’envoler
- Stoppez toute activité de plein air
- Si vous êtes en voiture arrêtez-vous
- Entrez dans un abri et fermez portes et volets,
- Débranchez les appareils électriques
- Allumez la radio pour vous informer sur l’événement et une éventuelle montée des eaux,
- Apportez de l’aide à vos voisins, notamment aux personnes âgées ou handicapées
- En cas d’utilisation de groupes électrogènes, respectez les consignes d’utilisation et placez-les à l’extérieur du bâtiment