Les consignes à suivre
Définition
Un risque technologique est la probabilité qu’un événement d’extrême ampleur se produise de manière inattendue et qu’il soit dû au dysfonctionnement d’un dispositif technique complexe.
Il existe plusieurs types de risque technologique :
- rupture de barrage (Inondations – Preventraide – Conseils Prévention),
- explosion,
- émanations de gaz toxiques,
- accident de transport de matières dangereuses,
- rupture de canalisation
Caractéristiques
Chaque risque technologique possède ses caractéristiques propres. Il serait impossible ici de toutes les mentionner. Ces risques concernent particulièrement les usines SEVESO. Un incident dans ce type d’usines peut potentiellement dépasser les limites de la parcelle, en produisant une explosion ou une émanation de gaz toxique(s). L’énergie et la chaleur produites, et/ou les gaz toxiques qui s’échappent, peuvent impacter les logements, zones d’activité et zones environnantes. Cela oblige également à faire intervenir les services de sécurité civile par l’intermédiaire du Préfet, contrairement à un incident interne à une usine qui est géré au sein même de l’usine.
Les entreprises industrielles utilisent différentes matières et les transforment pour fabriquer d’autres matières. Les risques inhérents à ces usines peuvent être identifiés à plusieurs étapes de la production : stockage, transmission d’un contenant à l’autre, transformation... Cela dépend notamment des éléments en question et de leur état, solide, liquide ou gazeux.
Le risque existe également lors du déplacement des matières dangereuses, par le rail ou la route. Un accident de transport libérant les matières dangereuses peut en effet avoir les mêmes conséquences qu’en usine. Cependant il est beaucoup plus facile de gérer un accident en usine que lors d’un transport. En effet, les mesures et moyens de protection pour gérer la situation y sont bien plus importants que sur la route ou sur une voie ferrée. En outre, de nombreux paramètres sociaux et environnementaux peuvent entrer en ligne de compte, alors que dans, et à proximité de l’usine, les paramètres sont connus et pris en compte plus facilement.
Les canalisations, autre mode de transport de matières dangereuses, peuvent présenter des risques, selon ce qu’elles acheminent. Leur rupture est principalement causée par des travaux de chantier, mais elle peut être aussi la conséquence d’un mouvement de terrain, par exemple. La gestion d’événements en découlant est tout aussi complexe à gérer qu’un accident de transport rail/route.
Les incidents industriels font en général beaucoup moins de victimes que les catastrophes d’origine naturelle (en moyenne 100 fois moins (Dauphiné, 2010)). Néanmoins le risque existe, notamment à cause de l’étalement urbain, qui a pour conséquence de rapprocher les logements des zones industrielles. C’est le cas à Toulouse, Lyon, Grenoble…
Toulouse, par exemple, a subi l’explosion de l’usine AZF en 2001. Rappelons les faits : 300 tonnes de rebut de nitrate d’ammonium détonent. Cela cause la mort de 31 personnes dont 9 se trouvant à l’extérieur du site, jusqu’à 500m de l’épicentre. 300 personnes sont hospitalisées plus de 6 jours. 1300 entreprises des alentours sont sinistrées, ainsi que 26 000 logements.
Autre exemple, la raffinerie de Feyzin, dans la banlieue lyonnaise, a connu en 1966 un accident faisant 18 morts. Le souffle de l’explosion a été perçu jusqu’à 16 km, touchant 1475 habitations.
Description du phénomène
L’accident technologique peut être d’origine humaine, technique ou naturel. Il peut être la conséquence d’une réaction en chaîne.
La plupart des accidents technologiques sont détectés par des outils de mesure qui alertent et permettent une réaction adéquate pour éviter que l’événement ne prenne de l’ampleur. En général, il suffit d’arrêter la réaction chimique. Plusieurs dispositifs sont prévus pour contenir l’échappement de gaz ou de liquides dangereux. Néanmoins, il peut arriver que l’événement ne soit pas détecté à cause d’un dysfonctionnement ou d’une erreur humaine. La réaction s’aggrave et s’étend.
Suivant les types de risques technologiques, l’événement se déroule différemment. L’explosion est brève mais dévastatrice. L’émanation de gaz est plus ou moins lente suivant le vent, la température ambiante, le relief et l’humidité. Cette émanation de gaz peut provenir de la fuite d’un liquide s’évaporant. Chaque gaz se propage différemment. Par exemple certains gaz peuvent être très légers et vite se dissiper alors que d’autres sont plus lourds et forment des nuages denses et bas (chlore).
Certains liquides sont très volatiles et se transforment facilement en gaz, comme l’acide chlorhydrique. D’autres gaz encore sont explosifs comme l’hydrogène ou facilement inflammables. Les liquides ont aussi leurs spécificités : corrosifs ou inflammables, il ne faut alors surtout pas provoquer d’étincelle.
Les conséquences
Chaque événement a ses propres conséquences. Il est possible de les rassembler sous quatre ensembles :
- Les effets thermiques causent des brûlures du 1er au 3ème degré
- Les effets de suppression causent des blessures occasionnées par les projectiles (vitres, objets etc.) et des lésions internes (poumons, tympans etc.)
- Les effets toxiques provoquent des irritations (yeux, peaux, muqueuses), intoxications, asphyxies
- Les effets radiologiques engendrent l’irradiation causant des cancers.
Les effets toxiques et de radioactivité dépendent de la durée d’exposition des personnes et de la dose reçue.
Les Moyens de protection :
Les PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques) règlementent l’urbanisation autour des industries à risques. Ils interdisent la construction de nouveaux logements et/ou conditionnent les constructions existantes ou à venir. Par exemple, autour d’usines à risques, il est parfois demandé de prévoir une salle de confinement.
Les usines doivent limiter leurs stocks de matières dangereuses et mettre en place des POI (Plan d’Organisation interne) pour organiser la gestion des événements ne dépassant pas les limites de leur parcelle. Elles doivent aussi créer des PPI (Plan Particulier d’Intervention) pour gérer l’organisation des événements les dépassant.
Sur les camions et trains transportant des matières dangereuses, des panneaux doivent être fixés pour signaler les effets des produits transportés. Lors d’un événement, il faut décrire ces panneaux aux pompiers, afin qu’ils adaptent leur intervention au type d’accident.